La Toile Lyon Mag

« Les gens ont beaucoup d’humour, sauf sur les sujets qui les concernent »

À ma gauche, Nora Hamzawi, comédienne et chroniqueuse sur France Inter, qui vient de publier 35 ans (dont 15 avant Internet) (Mazarine, 2021). À ma droite, Bertrand Usclat, créateur de la mini-série parodique Broute. Deux humoristes qu’Usbek & Rica tenait absolument à réunir – même derrière un écran, crise sanitaire oblige – pour discuter de la façon dont le numérique et les réseaux sociaux transforment notre façon de rire. Un entretien à retrouver également dans les pages de notre nouveau numéro.

Usbek & Rica : Je vais commencer cet échange par vous fâcher en vous rappelant votre âge : vous vous approchez tous les deux des 40 ans. Autrement dit, vous êtes les représentants d’une génération qui n’est pas née avec un smartphone dans les mains. Quel impact la révolution numérique a-t-elle eu selon vous sur l’humour ?

Bertrand Usclat : Avec les nouvelles technologies, il y a eu une espèce de grande espérance autour des pratiques humoristiques, l’idée d’une possible révolution de l’humour. Notamment aux premières heures de YouTube avec l’émergence d’une vague d’humoristes inventant des codes de jeux amateurs et se reposant sur du plan fixe. C’était le cas de « What The Cut », de Cyprien, de Norman… Avec le numérique, certains prophétisaient même la mort de la télé ! Mais finalement l’humour n’est pas si différent de ce qui se passait avant, ce sont les réactions qui ont changé.

Nora Hamzawi : Le changement apporté par le numérique, c’est l’immédiateté : on peut s’adresser rapidement à beaucoup de monde. Quand j’ai commencé à faire du spectacle, je m’autoproduisais. Avoir un producteur, c’était quelque chose de grand, de mythique. Et il fallait se faire produire pour avoir la parole dans les médias, ça aidait. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui les humoristes sont plus indépendants, ils peuvent se suffire à eux-mêmes grâce aux réseaux sociaux. Mais le cœur du métier reste le même et, heureusement, le numérique ne change rien à...

Nora Hamzawi: Il y a une différence entre vivre un quart d’heure de gloire et faire de l’humour son métier. À quel point est-ce important d’être viral et d’avoir des likes ? Ça dépend des aspirations et des ambitions de chacun. Vraiment, j’ai l’impression que toutes les réponses de cet entretien vont finir par un « Ok Boomer ! » (rires). Bref, je ne sais pas si ça s’est réellement démocratisé. Si tu voulais faire des scènes ouvertes, tu pouvais faire des scènes ouvertes avant Internet : tu écrivais ton truc et tu montais sur scène. Et il y a encore énormément d’endroits pour le faire à Paris. Peut-être qu’aujourd’hui c’est plus important d’avoir beaucoup de followers plutôt qu’une colonne Morris annonçant ton spectacle…...

Bertrand Usclat : Je rejoins carrément ce que dit Nora. Après, un mec comme Squeezie qui se barre d’un groupe pour devenir indépendant (le Youtubeur a quitté la régie publicitaire Webedia en août 2020, ndlr), c’est possible seulement parce qu’il a un coup d’avance. Moi, ce qui m’intéresse le plus, c’est la création de personnages de fiction, et pour ça, je crois qu’il faut passer par un schéma classique....

« Avec le numérique, tout le monde peut être humoriste, mais qui en a envie ? »
Bertrand Usclat


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L’intelligence artificielle d’OpenAI produit maintenant des fake news à la crédibilité bluffante

Durant six mois, GPT-3, l’intelligence artificielle mise au point par l’organisme OpenAI, a produit des fake news sous la forme de tweets aussi précis sur le fond que bien tournés sur la forme. Une expérience réalisée par une équipe de chercheurs de l’université Georgetown, qui vient de publier les conclusions de son étude.

« Deux cent ans après Victor Frankenstein, des chercheurs d’OpenAI, une association californienne de recherche à but non lucratif en intelligence artificielle, se trouvent face au même dilemme qui agitait le savant dans le roman de Mary Shelley : auraient-ils créé un monstre ? »

C’est sur ces mots que s’ouvrait un article paru sur notre site en février 2019 et consacré à GPT-2, un modèle d’intelligence artificielle capable de générer du faux texte avec une certaine précision. Nourri par l’étude de plus de 8 millions de pages web, dans lesquelles il repérait des constantes dans l’agencement des mots et des phrases, GPT-2 était tellement performant que ses créateurs rechignaient alors à le rendre public : « Si vous n’êtes pas en mesure d’anticiper les capacités d’un modèle informatique, vous devez le tester pour voir ce qu’il a dans le ventre », expliquait à l’époque OpenAI au quotidien britannique The Guardian.

Des états d’âme à la fabrication (encadrée) de fake news Deux ans et trois mois plus tard, difficile de relire ces lignes sans esquisser un sourire. Car entre-temps l’intelligence artificielle d’OpenAI n’a pas vraiment cessé sa progression – c’est le moins qu’on puisse dire. En février...

En parallèle, OpenAI dévoilait son petit dernier, baptisé sans surprise GPT-3 (pour « Generative Pre-trained Transformer-3 »). Générateur de texte hautement autonome, GPT-3 peut écrire des phrases à la pertinence bluffante. Plus troublant encore, à partir de la...


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Selon J. J. Abrams, Portal va bel et bien être adapté en film

Le célèbre producteur confirme qu’un script est en cours d’écriture et que le film verra bien le jour. Ce n’est pas une blague : huit ans après les premières informations sur l’arrivée en salles d’un film basé sur la célèbre licence de jeux vidéo Portal, le projet reprend vie. À l’époque, en 2013, le célèbre réalisateur et producteur J. J. Abrams et Gabe Newell, le cofondateur de Valve Corporation, montaient sur la scène du DICE Summit à Las Vegas pour teaser l’arrivée prochaine d’un film Portal. J. J. Abrams promettait même dans une interview à Polygon que le projet était "aussi réel que tout ce qui est possible à Hollywood". Depuis, en huit ans d’attente et malgré quelques (très) maigres infos, on se disait bien que le projet était mort et enterré, six pieds sous terre, loin sous les labos d’Aperture Science. D’autant plus que Portal n’a plus la même aura auprès des jeunes générations qu’il fut un temps. Toutefois, dans une interview à IGN, J. J. Abrams vient de confirmer que le film était toujours dans les cartons.


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